Je vous partage cinq éclairages sur les défis actuels de l’EREN et quelques pistes de solutions. Bien que non exhaustifs, leurs thèmes évoquent les sujets brûlants de ces prochaines années.
Une solidarité à l’interne
La solidarité à l’interne de notre Eglise et entre les différentes paroisses est un enjeu sous-estimé. Est-ce acceptable que de criantes inégalités existent dans l’EREN? Notre Eglise est cloisonnée. La pénurie ministérielle fait entrer l’idée de concurrence dans le monde ecclésial. L’EREN se trouve devant des défis majeurs. Nous ne les relèverons que par un soutien mutuel.
Par ailleurs, le soupçon d’une rivalité entre services cantonaux et paroisses n’est pas acceptable. Nous sommes corps du Christ ensemble et nous tirons à la même corde! Au nom de cette solidarité, l’entraide inter paroissiale doit devenir la règle. De même, la complémentarité entre services cantonaux et paroisses doit être légitimée.
Se tourner vers la confiance
Un climat de peur s’est installé dans l’EREN. Nos courbes sont en baisses, c’est un fait. La joie de l’Evangile fait place à la morosité. Pourtant, je me refuse au fatalisme. J’ai foi en notre Eglise résiliente et créative. Dans l’Evangile, la joie est souvent liée à un soudain changement de regard sur la réalité.
Avoir moins ne signifie pas pouvoir moins. Chaque peur s’estompe dès qu’on a le courage de l’affronter. Il faut oser aborder tous les sujets, même les plus épineux. Poser les enjeux sur la table, déterminer où l’on veut aller, se mettre en route, rectifier l’itinéraire s’il le faut… quant à l’arrivée, elle reste entre les mains de Dieu. Ayons confiance!
Maximiser l’impact
Parce que l’EREN est une petite Eglise avec une grande mission, elle doit assurer l’utilisation optimale de ses ressources. L’annonce d’une Bonne Nouvelle mérite les formes et la manière. Il faut viser la bonne parole, au bon endroit, au bon moment.
J’aime le terme impact tant par sa sonorité percutante que par la promesse qu’il comporte: avec peu, on peut faire beaucoup. Même si l’Eglise est petite, son rayonnement peut être grand. Un peu de pragmatisme nous y aidera: mieux vaut concentrer nos forces pour faire mouche au bon endroit que diluer nos actions et se perdre tous azimuts. L’impact passe par des personnes, par des prises de positions, par des événements.
Quelques longueurs d’avance
Année après année, l’EREN se voit contrainte de réajuster sa voilure face à la réalité. L’impression qui s’impose est celle d’une épuisante course après un train en marche. Essoufflés par cette course, comment pouvons-nous encore proclamer l’Evangile sereinement? L’EREN oublie qu’elle a les moyens de s’arrêter pour regarder l’horizon et décider où elle veut aller.
Un changement en profondeur est nécessaire; de simples corrections ne suffisent plus. L’EREN possède un patrimoine important qui permet des investissements et offre de la sécurité. Cette sécurité crée l’espace pour penser les changements et les mettre en place de manière adéquate. Notre regard doit quitter le train en marche et prendre quelques longueurs d’avance.
Partenaire de la société civile
La société remet l’Eglise en question et l’oblige à s’adapter. Aujourd’hui, la spiritualité individuelle a largement remplacé la religion collective. Un discrédit est posé sur les institutions historiques jugées lourdes et passéistes. Dans ce contexte, les liens entre l’EREN et ses partenaires civils doivent être réajustés. Comment s’y prendre?
En premier lieu, l’Eglise doit retrouver la conviction profonde qu’elle est détentrice d’un trésor inestimable. Cette conviction lui donne assurance et confiance en elle. En second lieu, l’Eglise doit se mettre à l’écoute des institutions partenaires pour entendre leurs besoins. Elle sera ainsi en mesure d’offrir une réponse ajustée et pourra se positionner comme partenaire fiable. Une définition réformée de l’accompagnement spirituel est indispensable à l’établissement de ces partenariats institutionnels.
Découvrez la vidéo diffusée à l’occasion de la présentation de ma candidature à la présidence du Conseil synodal.